Projet de licenciement collectif
Communiqué de presse de la section syndicale CGT @ SAP du 15 septembre 2014
Projet de licenciement collectif : les salariés de SAP vont être victimes de la croissance de l’entreprise !
La chose est paradoxale, mais traduit l’incohérence qui règne chez SAP.
En effet, en mars 2014, le président du directoire de SAP, Bill McDermott, est reçu à l’Elysée. Selon la presse spécialisée, il aurait promis environ 500 créations de postes en France en 2015. Interrogée en réunion de comité d’entreprise de SAP France, la DRH contredit les affirmations de son grand patron relayées dans la presse. Cependant aucun démenti public n’est apporté par SAP. En mai 2014, les représentants du personnel apprennent par le comité d’entreprise européen que 500 emplois au moins sont menacés dans toute l’Europe, dont plus de 80 en France. Il s’agit de mettre en œuvre la nouvelle vision du PDG du groupe : « Simplifier et Optimiser ». Le document présenté au CE européen permet d’identifier les postes menacés avec une étonnante précision.
Les salariés concernés s’inquiètent alors de leur sort. La direction française, elle, est dans le déni : l’«initiative annoncée récemment par la direction du groupe porte sur des choix d’entreprise ciblés avec l’objectif de simplifier SAP pour nos clients, elle ne porte pas sur des suppressions d’emplois, même si nous ne pourrons éviter des efforts de restructuration qui pourraient impacter environ 3% de nos effectifs globaux. » La direction renvoie les partenaires sociaux à un dialogue en septembre.
Le 4 septembre, la direction de SAP en France convoque les syndicats représentatifs (CGC, CFDT, CGT) à négocier un projet de licenciement collectif impactant 75 postes. Le comité d’entreprise est informé le 9 septembre ; il fait appel au soutien d’un cabinet d’expertise comptable. La première réunion de négociation a lieu le vendredi 12 septembre, en présence du cabinet d’expertise ; elle met en évidence différentes approches syndicales. Certaines organisations considèrent que les licenciements sont inéluctables ; elles s’inscrivent dans l’accompagnement du projet. La CGT ne partage pas cette résignation, et questionne d’emblée la logique économique du plan social. Le groupe SAP dégage 3,3 milliards d’euros de bénéfice après impôts sur un chiffre d’affaires annuel de 17 milliards d’euros. Le groupe prévoit même une croissance continuelle avec un objectif de 35 % de profitabilité en 2017. Chez SAP la croissance serait-elle génératrice de chômage ?
Il est étonnant que SAP, inscrite dans une dynamique de croissance, décide de se passer des compétences de ses salariés. Chez SAP France, il n’y a pas de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Cependant les « décideurs » de la maison mère ont choisi de supprimer des postes. A ce jour la direction est incapable d’expliquer les raisons précises qui la conduisent à vouloir supprimer chacun des 75 postes ciblés en France. Aucune logique de l’organisation et du fonctionnement interne de l'entreprise n’est présentée au soutien de ces décisions.
Toute se passe comme si le management SAP ne savait pas utiliser ses salariés pour atteindre les objectifs de l’entreprise. SAP gaspille ses ressources. Les salariés sont traités comme des consommables pour atteindre une profitabilité obsessionnelle. Que penser des pratiques que SAP pourrait, de la même façon, imposer à ses fournisseurs et à ses clients ? Seraient-elles, à l’image de son approche sociale, uniquement tournées vers la profitabilité ?
Concrètement, rien ne permet de comprendre en quoi les belles intentions du nouveau président du Directoire de SAP Société Européenne (« Simplifier et Optimiser ») se traduiront positivement sur le terrain. En revanche, il est certain que SAP prétend priver des salariés loyaux de leur source de revenus, et que les salariés demeurant dans l’entreprise devront absorber la charge de travail issue de la croissance.
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